Depuis les inondations de juillet 2021, le visage de la Ville Basse d’Eupen n’a guère changé : si quelques commerces ont rouvert, plusieurs sont toujours portes closes ; pire, de nombreuses maisons sont vides, désertées par des habitants sinistrés qui n’y sont pas encore revenus ou n’y reviendront jamais. Seul signe tangible de retour à la vie d’avant, le pont de la vieille rue de Malmedy, sur la Vesdre, est en voie de finition. Mais d’ici fin 2024 ou début 2025, la Ville Basse aura effacé tous les stigmates de la catastrophe. Un plan global de rénovation de 35 millions d’euros au total a été mis sur pied dont la première phase débutera cet été encore.
" Que notre quartier retrouve sa vie !"
Ce plan de rénovation, Michael Emmerman, un habitant, l’attend comme ses voisins avec impatience : " les habitants reviennent peu à peu, dit-il, mais notre priorité, c’est que le quartier devienne à nouveau vivant comme avant ; on remarque qu’après les inondations, il y avait des plaques "à louer"; aujourd’hui, c’est "à vendre", parce que soit les sinistrés ne veulent plus revenir Ville Basse soit parce que les assurances sont devenues trop chères parce que les maisons se situent le long de la Vesdre". Quant aux commerçants, s’ils ne rouvrent pas après travaux bien que couverts par les assurances, c’est notamment par crainte de perdre à nouveau de l’argent lors des travaux.
" Parc, plantations d’arbres, rues rénovées, place aux cyclistes"
Des travaux qui devraient s’étaler jusqu’à fin 2025 voire début 2026 tant l’ampleur de la tâche est imposante ; la Ville Basse s’étend en effet à la fois le long de la Vesdre et le long de la Helle, sorte de torrent fagnard qui a, du reste, fait le plus de dégâts par la violence de ses flots. La Ville d’Eupen en était bien consciente: la priorité a donc été de faire revenir les habitants et leur offrir comme à ceux qui ont pu rester un lieu de vie agréable ; 35 millions d’euros y seront consacrés grâce au fonds "spécial inondations" constitué par la Communauté Germanophone, à la Ville d’Eupen et à la Wallonie pour les voiries régionales. Le plan concerne aussi tous les impétrants, gaz, eau, égouttage, électricité, téléphone et fibre optique, qui vont rénover entièrement tout leur réseau sous-terrain. Mais le plus visible sera évidemment en surface avec une forte connotation "verte": " Nous avons prévu un parc au confluent de la Vesdre et de la Helle, explique Michael Scholl, échevin des travaux, ainsi que la plantation de plus de 30 arbres hautes- tiges et plusieurs autres espaces verts ; nous tirons les leçons des inondations en augmentant les zones vertes afin que l’eau puisse mieux s’infiltrer dans le sol. Les rues seront toutes refaites et laisseront une belle place aux piétons et aux cyclistes."
Le tennis va démarrer, mais deux ans d’attente encore pour la piscine !
Le long de la Helle, entre le carrefour du centre de la Ville Basse et le lieu-dit Hutte, les dégâts ont été considérables notamment pour le club de tennis dont l’un des bâtiments sera bientôt restauré avec entrée surélevée ; par contre, il faudra encore patienter deux ans avant la réouverture de la piscine sports et loisirs "Lago" (qui était neuve de 2019), dont la machinerie a été noyée ; le dossier s’achève avec les assurances ce qui permettra de lancer les longs travaux car tout y est à refaire ; un handicap réel pour les sportifs mais aussi pour le tourisme de la Ville d’Eupen.
L'échevin des Travaux de la Ville d'Eupen Michaël Scholl
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