"Il y a dans notre société une sorte de consensus pour condamner le racisme en général et les comportements individuels de racisme. Si quelqu’un se fait agresser sur base de sa couleur de peau, il y a peu de monde dans le spectre politique, associatif ou autre qui va l’accepter ou le justifier", pointe Charlier. Mais admettre qu’il existe des situations de racisme individuel, ce n’est pas reconnaître le caractère systémique et structurel du problème, insiste le responsable d’Unia.
En d'autres termes, explique-t-il, nous vivons dans un système de reproduction des inégalités. "L'organisation de notre société a encore tendance à reproduire les inégalités" dans tous les domaines, que ce soit la santé, l'accès au logement ou encore au travail. Et c'est cela qui constitue notamment "le caractère structurel ou systémique", indique Patrick Charlier.
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Certains "acceptent de stigmatiser un comportement individuel mais affirment que notre société offre toutes les opportunités et que, si on est en échec, c’est une responsabilité individuelle", signale Patrick Charlier. Or le monitoring socio-économique montre en tout cas que l’organisation du marché du travail génère et reproduit pourtant bien les inégalités.
Banalisation ?
Patrick Charlier revient également également sur une étude indiquant que la parole des uns peut être un déclic pour d'autres. "On a constaté par exemple, que le résultat des élections fédérale, avec la montée du Vlaams Belang avait légitimé, par rapport à une série d'internautes mais aussi d’interactions sociales, des paroles méprisantes, des propos que l'on entendait pas par le passé, disant par exemple en s'adressant à des personnes étrangères 'maintenant nous sommes là vous n'allez plus être en paix, nous avons gagné'. C'est ce genre de propos que nous avons vu à la suite des élections".