Cyclisme

21 505 mètres de dénivelé, la Madeleine, le Mollard et le Granier : le parcours du Critérium du Dauphiné Libéré passé à la loupe

L’image d’illustration montre le peloton de coureurs en action lors de la 7e étape du Critérium du Dauphiné, 135 km de Saint-Chaffrey à Vaujany, France, samedi 11 juin 2022.

© BELGA

Par Arman Mottard

Le Giro s’est à peine terminé que tous les regards sont déjà sur le Tour de France. Comme chaque année, le Critérium du Dauphiné Libéré (4 au 11 juin), un des derniers grands rendez-vous avant le Tour, fera office de course de préparation pour une bonne partie du peloton.

Contrairement à l’année dernière, Wout van Aert ne figurera pas parmi la sélection de la Jumbo Visma. Il en est de même pour Primoz Roglic, ce dernier l’avait remporté, et ce, juste devant son équipier Jonas Vingegaard. Si cette année Roglic ne sera pas présent sur le Dauphiné, Vingegaard, deuxième l’an dernier et vainqueur du tour de France 2022, pourra bénéficier du statut de leader sur un parcours très accidenté qui devrait lui coller à la peau.

Au total, ce Dauphiné comptera huit étapes, dont 3 de montagne

Ce n’est pas moins de 21 505 mètres de dénivelé que le peloton du Dauphiné devra avaler. Un parcours qui risque de refroidir bon nombre de sprinteurs puisqu’à l’exception de la 3e étape aucune n’est réellement promise à un sprint massif.

Parcours du Critérium du Dauphiné Libéré 2023.
Parcours du Critérium du Dauphiné Libéré 2023. © ASO

Les premiers jours de courses devraient plaire aux puncheurs

Étape 1 : Chambon-sur-Lac – Chambon-sur-Lac

Prenant le départ dans la région du Puy du Dôme, la première étape se veut accidentée. Au départ de Chambon-sur-lac le peloton, c’est véritablement de la tôle ondulée qui attendra les coureurs avant de rejoindre, 89 km plus tard, le circuit local. L’ascension de la côte du Rocher de l’Aigle (à monter 3 fois) risque d’être le juge de paix de cette étape. Son dernier passage se fera à 11 km de la ligne d’arrivée et les plus costauds pourront tenter de partir.

Profil de la première étape.
Profil de la première étape. © ASO

Étape 2 : Brassac-les-Mines – La Chaise-Dieu

Très similaires à la première étape, ces 167,3 km vont se terminer encore une fois sur un circuit local. Comme la veille, après avoir monté une première fois la Côte des Guêtes, les coureurs l’affronteront une dernière fois à 10 km de l’arrivée. Cette côte, tout comme le Rocher de l’Aigle, risque d’avoir de l’importance dans le final et pourrait sourire aux puncheurs.

Profil 2e étape.
Profil 2e étape. © ASO

Étape 3 : Monistrol-sur-Loire

Si seuls les sprinteurs les plus costauds peuvent espérer décrocher une victoire sur les deux premières étapes, la troisième devrait sourire à un homme rapide. Pour cela, ils devront rester attentifs dès le début de l’étape et ne pas laisser trop d’avance à l’échappée. Certes, longue de 7,5 km, la côte de Pinay et ses 3% de moyenne à 20 km de la ligne ne devrait pas faire trop de dégâts.

Profil étape 3.
Profil étape 3. © ASO

Étape 4 : Cours – Belmont-de-la-Loire

À part une grosse surprise, les premières étapes ne devraient pas créer de gros écarts entre les favoris. Ce chrono, long de 31,1 km, sera le tout premier test pour les coureurs du général et pourrait, pourquoi pas créer déjà certains écarts significatifs.

Profil de la 4e étape.
Profil de la 4e étape. © ASO

Étape 5 : Cormoranche-sur-Saône – Salins-les-Bains

Pas de répits pour les coureurs avant d’attaquer la haute montagne. Longue de 191 km, cette étape peut être piégeuse pour les coureurs du général. La côte de la Thésy (3,6 km à 8,8%) pourrait surprendre les plus inattentifs du jour. Avec son sommet à seulement 15 km de l’arrivée certains favoris pourraient tenter de jouer les troubles-fêtes au peloton dans les rampes finales.

Profil de la 5e étape.
Profil de la 5e étape. © ASO

Trois étapes montagneuses pour terminer ce Dauphiné

Si jusque-là les coureurs auront déjà fait face à de belles étapes, le dernier week-end de course risque de faire mal au peloton. Ce sont trois étapes de montagne à travers les régions de l’Ain, de la Savoie et de la Haute-Savoie qui vont, probablement, faire office de juge de paix de ce Dauphiné.

La 6e étape : Nantua – Crest-Voland

Si l’arrivée de la 5e étape se profile après une longue descente, celle de la 6e sera la première arrivée au sommet de ce Critérium. Après un court séjour à travers le Jura, le peloton arpentera les routes de Haute-Savoie. La première partie de cette étape se veut accidentée avec la côte de Droisy (5,4 km à 7% de moyenne), suivie de la Cruseilles, mais, c’est réellement la fin de l’étape qui se veut intéressante. Le final vaudra le coup ! Sur les 25 derniers kilomètres, les coureurs vont enchaîner le col des Aravis (7,8 km à 5,7%), la côte de Notre-Dame-de-Bellecombe (3,2 km à 6,1%) suivi de la montée finale vers la station de Crest-Voland (2,3 km à 6,6%).

Profil de la 6e étape.
Profil de la 6e étape. © ASO

La 7e étape : Porte-de-Savoie – Col de la Croix-de-Fer

Considéré comme l’étape reine de ce Critérium, ce septième jour de course passera par certains des cols les plus mythiques du Tour. Entre le Col de la Thuile, la Madeleine, le Mollard et la Croix de fer, le peloton va arpenter deux cols hors catégorie, un de première catégorie et pas moins de 4065 m de dénivelé. L’enchaînement devrait favoriser les attaques des grands favoris.

Profil de la 7e étape.
Profil de la 7e étape. © E7

La 8e étape : Le Pont-de-Claix – La Bastille-Grenoble

Si l’étape de la veille va certainement marquer les esprits, la dernière étape risque, elle aussi, de perturber le classement général. Encore une fois, c’est pratiquement 4000 mètres de dénivelé que les coureurs vont gravir. Les 50 derniers kilomètres comptent un col hors catégorie (Col du Granier – 9,6 km 8,6%) un col de deuxième catégorie (Col du Cucheron 7,7 km – 6,2%) et deux cols de première catégorie (Col de la Porte 7,4 km – 6,8% et la Bastille 1,8 km à 14,2%). Il serait réducteur de sous-estimer l’ascension finale, car certes elle ne compte que 1,8 km, mais le pourcentage de cette ascension atteint jusqu’à 22% sur 500 m.

Profil de la 8e étape.
Profil de la 8e étape. © ASO

Pour faire court, ce Dauphiné fera encore une fois office de gros test pour les 22 équipes présentes au départ avant le tour de France. Ce sera l’occasion d’estimer les forces présentes, mais aussi de peaufiner sa préparation à moins d’un mois du grand rendez-vous. Et pour ce faire, les organisateurs ont réservé quelques belles étapes. On retiendra surtout les trois derniers jours de course qui passeront par certains de cols qui ont fait la renommée de la grande boucle (le col de la madeleine, le Mollard et la Croix de fer). Il ne faudra cependant pas sous-estimer les 5 premiers jours de course qui pourraient être piégeux.

Les cols de la Madeleine et de la Croix-de-Fer, à la veille de l’arrivée à la Bastille sur les hauteurs de Grenoble : l’édition 2023 du Critérium du Dauphiné, du 4 au 11 juin, devrait une nouvelle fois satisfaire aux grimpeurs, à trois semaines du Tour de France. Au total, vingt-deux équipes seront en lice au Critérium du Dauphiné 2023.

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