2020 : crash-test pour la Belgique

Philippe Walkowiak

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Par Philippe Walkowiak

Premier acquis politique pour 2020 : le 25 janvier, cela fera déjà 400 jours que la Belgique vit sans gouvernement fédéral de plein exercice. Cette année comptabilisera à nouveau le vide du pouvoir de Ce Pays, comme en 2010-2011, comme en 2007. Finalement, ce n’est que la même crise qui perdure depuis cette époque, lorsque la N-VA est devenue un acteur incontournable (ou plutôt difficilement contournable) de la vie politique belge. Quoi de plus de logique, quand le premier parti d’un pays à comme premier article de son programme la disparition du susdit pays !

N-VA

Une nouvelle fois, tout tourne autour de la N-VA. Faut-il s’en passer comme en 2011 ou la faire monter à bord comme en 2014 ? Cela fait bientôt huit mois que tous les partis examinent les deux options. Les libéraux et surtout le CD & V n’ont toujours pas fait leur deuil d’un gouvernement fédéral sans les nationalistes de Bart De Wever. Les autres attendent. Cela peut durer.

Pour occuper le temps et se donner un semblant d’agenda masquant la crise, les deux informateurs royaux ont fait défiler et consulté ceux que les précédents chargés de mission ont déjà consultés. Tous les rapports sont connus depuis belle lurette. Il faut bien donner l’illusion que l’on s’occupe. Même si en coulisses, cela discute bien plus politique " politicienne ", qui veut bien aller avec qui et à quelles conditions ?

Joachim Coens et Georges-Louis Bouchez butent sur la même pierre que leurs prédécesseurs : peut-on écarter la N-VA ? Et si oui, comment ?

CD & V

Les chrétiens-démocrates flamands détiennent la clé. Le CD & V reste meurtri par le pire échec électoral de son histoire. En 2003, le parti comptait 21 députés à la Chambre, le VB 18 et la N-VA 1 seul. Le " coup de génie " (sic) d’Yves Leterme de former un cartel avec la N-VA en espérant phagocyter celle-ci s’est retourné contre lui. Aujourd’hui, l’extrême-droite a toujours 18 sièges et le CD & V 12 seulement et ce dernier doit prendre la décision de former un gouvernement fédéral qui serait minoritaire en Flandre, laissant aux deux formations nationalistes, plus fortes que lui, le quasi-monopole de l’opposition.

La question devient donc désormais celle-ci : pour " sauver " le pays, faut-il constituer un gouvernement qui ne rencontrerait pas le souhait exprimé par une majorité de la plus grande communauté de Ce Pays ? Comment le justifier auprès de l’opinion publique flamande, prête à en croire les sondages, à confier plus largement sa destinée aux nationalistes et aux racistes ?

Réponse à ces questions en 2020,… ou pas.

Questions existentielles pour la survie du pays.

@PhWalkowiak

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