Pelé, le roi Pelé, est mort ce jeudi à l’âge de 82 ans. Un footballeur de génie qui en 1992, bien après avoir raccroché les crampons, multiplie les parrainages d’action à vocation sociale ou caritative. C’est dans ce contexte que celui qui vient de décéder débarque, cette année-là, à Schaerbeek. "Rien que d’en parler encore aujourd’hui, j’en ai la chair de poule", se remémore, auprès de la RTBF, Jean-Pierre Van Gorp, ancien échevin dans la cité des Anes, à l’initiative de cette visite du Roi Pelé.
Au tout début des années 90, Schaerbeek est une commune qui n’a pas toujours bonne presse. Roger Nols, bourgmestre populiste et xénophobe, ne dirige plus la commune mais son équipe est toujours au pouvoir. L’échevin de la Jeunesse, Jean-Pierre Van Gorp, est le moins docile et va réussir un coup : faire venir Pelé, celui qui a remporté trois coupes du monde de football, dans la cité des Ânes, auprès des ados, pour la plupart issus des immigrations marocaine et turque.
"Bouton blanc": lutter contre la drogue
Point de départ : 1989. Cette année-là, une association voit le jour, "Bouton blanc". Son objectif : lutter contre le trafic de drogues. Les jeunes schaerbeekois, à cette époque, sont des proies faciles pour les dealers. Pour marquer leur prise de conscience, les citoyens sont invités à arborer un bouton blanc sur leur veste.
Trois ans plus tard, l’action a déjà connu un grand succès quand survient l’épisode Pelé. Jean-Pierre Van Gorp nous raconte ce qui qu’il a déjà couché dans ses mémoires "Schaerbeek, de l’ombre vers la lumière" sortit en 2018. "L’Union belge de football fait venir Pelé, trois jours et demi, en Belgique, pour lancer une énorme campagne de sensibilisation contre la violence dans les stades", nous raconte Jean-Pierre Van Gorp. Durant ces trois jours, Pelé va aussi à la rencontre des acteurs de terrain du football belge, en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles.