C’est l’histoire d’une réussite exceptionnelle, d’une famille hors-norme. C’est l’histoire de John Brendan Kelly, surnommé Jack Kelly, double médaillé d’or, en aviron, aux Jeux Olympiques d’Anvers, il y a cent ans.
John Kelly était américain, fils d’immigrés irlandais, arrivés à Philadelphie dans les années 1860. Lui est né en 1889. Il a été élevé, avec ses neuf frères et sœurs, dans le culte du travail. Et dans l’idée qu’il fallait donner de sa personne, pour nourrir toute la famille. A 10 ans, il aide son père à l’usine, après l’école. A 13 ans, il est embauché comme apprenti maçon dans l’entreprise de construction de son frère.
Le jeune homme est grand et costaud. Quand il ne travaille pas, il joue au football américain ou au basket-ball. Mais surtout, il boxe. Pendant la Première Guerre mondiale, il rejoint l’armée américaine. Et il boxe toujours, se faisant remarquer lors des tournois organisés par les forces armées. Jusqu’au jour où il se blesse à la cheville.
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Son autre passion sportive devient dès lors prioritaire. C’est l’aviron. Il rame depuis longtemps, sur la Schuylkill, la rivière qui traverse Philadelphie. Il est doué, d’ailleurs. Et il devient rapidement le meilleur compétiteur de tout le pays. En 1919, il entame une série ininterrompue de 126 victoires, en skiff.
C’est donc tout naturellement qu’il a envie de participer, en 1920, à l’une des compétitions les plus prisées du monde, les Régates Royales de Henley, sur la Tamise, en Angleterre. L’épreuve, ultra-mondaine, née en 1839, existe toujours aujourd’hui.