Liège

18 recours contre le permis d’exploitation de l’aéroport de Liège

La zone nord de l’aéroport de Liège

© Liège Airport

Par Benjamin Verpoorten

Le nouveau permis d’exploitation de l’aéroport de Liège ne satisfait personne. Un mois après sa présentation, 18 recours sont arrivés devant les ministres wallons de l’environnement (Céline Tellier – Ecolo) et de l’économie (Willy Borsus – MR) alors qu’il ne reste que quelques jours avant la date limite pour les dépôts.

L’aéroport et les riverains enfin d’accord sur un point : ils refusent le permis

L’aéroport de Liège est le premier opposant à ce permis d’exploitation unique approuvé en première instance et qui détermine les conditions de fonctionnement de l’aéroport pour les 20 prochaines années. Ce nouveau permis prévoit une limite du nombre de décollages et d’atterrissages à 50.000 par an, soit 20.000 de moins que ce que réclamait l’aéroport. Ensuite, le trafic de nuit, essentiel à Liège, est limité par un quota de bruit entre 23 heures et 6 heures du matin et qui devra diminuer de 5% chaque année dès 2024. Liège Airport estime que tout cela va freiner son développement.

Si l’aéroport veut plus de libertés, les riverains considèrent qu’il en a déjà trop. Deux associations ont déposé un recours. Le comité Liège Air Propre est l’une d’elles "le permis d’exploitation repose sur des études qui ne sont pas représentatives" clame d’emblée son secrétaire Pierre Bernard. "Nous nous focalisons sur 4 points : les nuisances sonores, sur le climat, sur la qualité de l’air et les risques d’incidents majeurs. Tout cela n’a jamais été calculé contrairement à ce qu’ils disent et donc l’impact de l’aéroport n’est pas correctement évalué, il n’est pas proche de la réalité".

2 communes wallonnes, 8 flamandes, 4 néerlandaises et la Région flamande en recours

Donceel et Hannut sont, pour l’instant, les deux communes wallonnes à s’opposer au nouveau permis. Nous avons contacté les autres communes voisines de l’aéroport : Grâce-Hollogne, Ans, Fexhe-le-Haut-Clocher et Awans et aucune ne s’oppose au projet d’extension "ce nouveau permis, c’est presque un statu quo si on regarde l’exploitation actuelle" analyse Thibaut Smolders, bourgmestre d’Awans. "Le nombre de rotations est presque similaire, il augmente à peine et passe d’environ 40.000 à 50.000 et surtout, il va y avoir une diminution du trafic de nuit grâce aux restrictions sur les nuisances sonores, ce qui était le premier motif de plaintes chez les Awansois". Le bourgmestre précise aussi que ce permis est un compromis acceptable qui tient compte de l’importance économique de l’aéroport, des emplois et du bien-être des riverains.

La Flandre a aussi introduit un recours. Selon elle, l’impact sur les communes flamandes n’a pas été suffisamment étudié. Elle est d’ailleurs soutenue dans sa démarche par 8 de ses communes et 4 néerlandaises (dont Maastricht qui a aussi un aéroport).

Quel avenir pour ces recours ?

Une fois tous les recours déposés, ce sera aux ministres de l’environnement et de l’économie de trancher. Le dossier est complexe et le gouvernement pourrait s’en mêler. Difficile de dire quand tout cela aboutira, mais selon certaines sources, rien ne devrait sortir avant janvier 2023. D’autant que les ministres pourraient ne pas s’entendre et décider de ne rien décider. Dans ce cas, le nouveau permis d’exploitation reste en vigueur. Ses opposants n’auront d’autre choix que de se tourner vers le conseil d’État qui pourrait prendre un temps certain pour se prononcer.

Sur le même sujet : Extrait JT (25/09/2022)

Liège : manifestation contre l extension de l aéroport

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