"Après le 11 septembre, je suis tombé malade. J’ai eu des problèmes respiratoires. J’ai fait une crise cardiaque en 2016. J’ai aussi eu des problèmes de mémoire. J’ai fait tester mon sang. Et, j’avais un niveau de plomb et de cadmium extrêmement haut. Ces produits proviennent de la plomberie, des ampoules, des ordinateurs, des téléphones et des câbles qui se trouvaient dans le World Trade Center et qui ont été réduits en poussière", détaille Rich Roeill.
100.000 personnes malades
Depuis 2001, on estime que 100.000 personnes ont développé une maladie liée au 11 septembre. Plus de 3000 ont perdu la vie.
Il y a 10 ans déjà, plusieurs études pointaient du doigt les nuages de poussières qui augmentent les risques de maladie. Michaël Weiden, médecin en chef au département des sapeurs-pompiers de la ville de New York, est l’un des premiers à étudier leur toxicité : "Ce qu’on a fait dans le département des pompiers, c’est regarder le taux de cancer chez les pompiers qui avaient été exposés et on l’a comparé aux taux des cancers de tous les New-Yorkais en général. Et, nous avons découvert que pour certains cancers il y avait parfois une augmentation de 10, 15 voire 20% ", explique le pneumologue.
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Dans le hall du département des sapeurs-pompiers de la ville de New York, un grand tableau noir est accroché au mur. On peut y lire les 270 noms des secouristes et pompiers du département décédé des suites d’une maladie liées au 11 septembre. Et, ce médecin s’attend à voir la liste s’allonger.
"Vous remarquerez qu’il a laissé beaucoup d’espace libre, parce que nous nous attendons à encore beaucoup de maladies pour les 20 ou 30 prochaines années", prédit Michael Weiden.
Une nouvelle vague de maladies
New York craint aussi une nouvelle vague de maladies chez les résidents du quartier. Deux écoles primaires se trouvaient dans la zone d’exposition. Il y a 20 ans des jeunes enfants âgées de 6 à 12 ans ont été en contact avec un environnement extrêmement toxique.
Lila Nordstrom avait, elle, 17 ans le 11 septembre 2001. Un mois après l’effondrement des tours, cette jeune new-yorkaise retourne en classe. Son école se trouve à 700 mètres de Ground Zéro. Des débris du World Trade Center sont stockés à quelques mètres du bâtiment.
Les étudiants avaient mal à gorge, à la tête et saignaient du nez