Selon une évaluation des autorités à Kiev, près de 100.000 soldats russes seraient massés actuellement près de l’Ukraine. Bien que les mouvements des troupes russes ne soient pas encore très clairs, de nombreuses unités sur le chemin du retour de la Biélorussie, qui a accueilli l’exercice quadriennal russe Zapad en septembre, ont établi leur camp près de la ville russe de Yelnya, à environ 200 kilomètres de la frontière ukrainienne.
"Nous sommes très préoccupés par certains des mouvements de troupes inhabituels que nous observons aux frontières de l’Ukraine", a dit vendredi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. "La Russie ferait une grave erreur si elle répétait ce qu’elle a fait en 2014", a-t-il averti, en référence à l’annexion russe de la péninsule ukrainienne de la Crimée il y a sept ans.
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Pour Thierry Braspenning, professeur en sciences politiques à l’UNamur, si les Etats-Unis ont décidé de mettre en garde l’Union européenne contre une possible invasion, c’est parce que le mouvement de troupes est impressionnant.
"On peut, d’une certaine manière, évaluer l’agressivité des troupes par leur nombre, par leur mouvement sur le terrain ou par le type de matériel transporté", explique-t-il. "Ce sont des indices qui peuvent faire penser qu’il y a ici une intention inamicale, offensive, pas seulement défensive."
"Mais il ne faut pas oublier que Poutine, en matière stratégique, a toujours joué par la surprise. Et si l’on voit des troupes qui se déplacent, on n’est plus dans la surprise. Quand il agit en plein jour, c’est généralement pour réaffirmer sa position, pour dissuader, intimider, consolider une place", assure-t-il. "Quand Poutine voulait gagner une position, il l’a souvent fait de façon éclair, sans avertir qui que ce soit."