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10 ans d’Acid Arab et le voyage continue !

© Philippe Levy

Par Rémy Nakhla via

Au départ d’une soirée dans un club et d’une envie de mélanger les cultures autour de l’acid house, c’est là que nait le projet Acid Arab. C’était donc d’abord la volonté de lancer un style musical avant de devenir le nom de ce groupe que l'on adore. Ils sont l’une des têtes d’affiche du 2 avril au Listen festival pour la soirée de leur label, Crammed Discs. L’occasion pour Jam de vous en faire découvrir un peu plus sur l’univers d’Hervé et Guido aux détours d’une rencontre imprévue au sommet des montagnes de Tignes au moment de la sortie de leur nouveau clip du titre "Staifia".

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Salut les gars, c’est plutôt imprévu comme rencontre, on était tous dans la même station de ski, où vous jouez, c’est donc le cadre et l’occasion parfaite pour en découvrir un peu plus sur vous. Acid Arab, ça fait 10 ans que l’aventure a commencé, racontez un peu comment tout a débuté, comment ça se passe depuis 10 ans ?

Hervé : C’était une petite soirée dans un club au départ. Pour les besoins de cette soirée on avait besoin de sons particuliers donc on a commencé à bosser avec d’autres personnes, le Shelter studio. Il y a donc eu cette soirée Acid Arab puis très vite les morceaux pour la soirée et puis un studio où on produisait ça et ça a été une évidence de dire, on continue le projet ensemble, on fait un album et on avance comme ça puis on verra. C’est aussi un projet de DJ’s (ndlr : Guido et Hervé) qui est devenu un collectif.

Guido : On se connaissait déjà avant, on faisait déjà des soirées sous un autre nom, sous un autre concept.

À la base je pense que l’Acid Arab était un style et pas votre nom de scène, comment ça a évolué de l’un vers l’autre ?

H : Au début exactement oui.

G : La volonté c’était de conceptualiser quelque chose autour d’une soirée. Notre concept, c’était donc un style de musique qui serait au final exactement ce que l’on fait maintenant. Une rencontre impromptue entre l’acid house, son univers et les musiques orientales dans le sens le plus large possible.

H : Oui, moi avant le projet Acid Arab j’avais déjà un autre projet qui s’appelle Acid Square Dance et c’était vraiment un projet d’Acid House, d’hommage à Chicago, c’est donc vraiment une musique qui nous parle beaucoup. A la base c’était vraiment ça le concept, de l’Acid House de Chicago mélangée à de la musique traditionnelle puis le spectre s’est élargi.

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Comment est arrivé le choix de l’influence arabe ? Comment se passe cette création ?

H : On travaille avec des musiciens. On travaille des beats puis on enregistre des musiciens traditionnels ou des gens qui ont une culture traditionnelle mais qui font des musiques plus modernes aussi aujourd’hui. Ensuite on travaille ça un peu comme du sample, trouver quelque chose de fort entre le club et le traditionnel qui ressemble à ce que l’on a envie de dire. On ne travaille pas de sample mais de vrais instruments, grâce notamment à notre claviériste, Kenzi Bourras, qui a un réseau énorme de musiciens de la diaspora Algérienne à Paris.

Dans le projet Acid Arab, il y a le côté club et DJ set mais aussi la formule Live en groupe, qu’est-ce que vous préférez ?

H : C’est très différent, je pense que tous les deux on adore mixer parce qu’on vient de là, on est des DJ avant tout. Puis il y a la découverte du live, de tourner en groupe, d’avoir un "band".

G : Oui c’est génial ! Le fait d’être en troupe. Puis il y a aussi le côté, un concert c’est une heure fixe, les balances, une autre énergie. Rien à voir avec le côté un peu "fou fou" du DJ set. Aller faire un concert, ça peut partir dans tous les sens mais c’est un peu plus tenu. C’est drôle au final, la rencontre de tous ces mondes.

H : On a une équipe assez démente avec qui on bosse depuis le début du live.

Acid Arab live band
Acid Arab live band © Frank Loriou

Vous êtes Français, issus de la scène Parisienne, pourtant vous êtes depuis très longtemps sur un label belge, Crammed Discs, comment ça se fait ? Comment les connexions se sont faites ?

G : Par passion, par le côté fan, on était fan de Crammed. On savait qu’on allait devoir quitter Versatile chez qui on était précédemment pour faire un album plus produit, plus cher. Versatile nous a conseillés spontanément pour pouvoir faire ça de chercher un autre label. Crammed c’était une évidence. On leur a fait un mail et ils ont été chauds, ça s’est fait aussi simplement que ça.

Le dernier album "Jdid" date de 2019, du coup, comment vous voyez la suite ?

H : On a plein de trucs là ! On a un clip qui vient de sortir là. On a une série de remixes de morceaux de nos deux premiers albums par des gens qu’on aime beaucoup là.

G : Dans le sens copains, des amis qui ont remixé nos titres. C’est surtout des copains même !

H : On travaille aussi sur un nouvel album qui est prévu pour octobre chez Crammed Discs.

Le nouveau clip de "Staifia" là, un son du précédent album, sort mais comment se passe le mélange de l’univers musical et visuel chez vous ?

H : C’est le travail de la réalisatrice, Giulia Grossmann, c’est pas notre boulot, elle a proposé un lieu de tournage, une histoire, à ce moment ce n’est plus de notre ressort.

G : On a été hyper séduits par le décors qu’elle proposait. Cette centrale solaire dans le désert au Maroc, qui s’appelle Noor. Elle nous a dit que c’était un endroit qui n’avait jamais été filmé. Le temps de toutes les autorisations, le clip aurait du sortir il y a un bon moment en fait. C’était son idée, géniale, ce personnage d’une danseuse ensoleillée qui comme la centrale s’éveille quand il y a du soleil et s’endort quand il n’y en a plus. Et surtout, il y a les images de cette centrale, jamais vue, avec des drones de tous les côtés et la danseuse qui reflète sur les miroirs de la centrale, c’est hyper beau !

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Pour rester dans cet imaginaire visuel, quel est l’endroit où vous rêveriez de jouer votre musique ?

H : On a deux obsessions ! Déjà, l’Algérie et aussi, Petra en Jordanie, cette cité incroyable qui nous a mis une grosse claque la dernière fois qu’on y a été. Mais sinon oui, l’Algérie comme c’est aussi notre inspiration, en général, à 80% de notre musique, notamment par le fait qu’on travaille avec Kenzi qui vient d’Algérie. Et pourtant on n’a encore jamais joué en Algérie, ça donnerait du sens à notre projet aussi. Beaucoup de nos featurings sont Algériens aussi. Justement sur "Staifia", Kenzi a fait enregistrer des musiciens là-bas.

Dans le même registre, vous avez encore une collaboration de rêve ?

H : Ouai, moi j’aimerais trop avoir un clip de Abdellatif Kechiche. Ce serait la classe !

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Une chose est sûre, la belle aventure Acid Arab et toute la vague qu’il y a autour ont encore de quoi nous surprendre, sur les disques et sur scène en Belgique où les deux comparses aiment venir jouer et se rappeler de bons moments notamment à Dour depuis quelques années, à Esperanzah ou encore lors de leur passage au Supervue à Liège, des endroits où le sentiment de "teuf" les a bien marqués !

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